- morphinomane
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• 1883; morphiomane 1880; de morphine et -mane♦ Qui se drogue à la morphine. — N. « ces morphinomanes invétérés, aux traits fripés, vieilles maquerelles de la drogue » (Michaux).morphinomaneadj. et n. Qui s'intoxique à la morphine.⇒MORPHINOMANE, adj. et subst.(Celui, celle) qui fait un usage abusif de la morphine, s'intoxique à la morphine. Les neurasthéniques ou les morphinomanes qui voudraient bien être guéris mais pourtant qu'on ne les privât pas de leurs manies ou de leur morphine (PROUST, Fugit., 1922, p.604). Que faudrait-il aujourd'hui pour que moi aussi je sois morphinomane, alcoolique, et je ne sais quoi encore? (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p.308).— P. métaph. Je me suis inoculé le savoureux poison de la liturgie et je l'ai dans le sang de l'âme et je ne l'élimine point. Je suis le morphinomane de l'office (HUYSMANS, Oblat, t.1, 1903, p.17).REM. Morphino, adj. et subst., pop. Abrév. de morphinomane. Une vieille folle morphino (BERNANOS, Crime, 1935, p.834).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1883 adj. (A. DAUDET, Évangéliste, p.214); 1885 subst. (L'Illustration, 31 oct., 283a ds QUEM. DDL t.17). Formé de morphine et de l'élém. -mane2; cf. la forme morphiomane (1890, Lar. 19e Suppl.), moins att. Fréq. abs. littér.:20. Bbg. QUEM. DDL t.8, 17.
morphinomane [mɔʀfinɔman] adj. et n.ÉTYM. 1883, A. Daudet; morphiomane, 1880; de morphine, et -mane.❖♦ Qui s'intoxique à la morphine.♦ N. || Un, une morphinomane : toxicomane qui se drogue, qui se pique à la morphine.1 (…) la pauvre fille, exaspérée, s'était sauvée chez une amie. Celle-ci morphinomane, lui conseilla de se « piquer ». Aline calcula-t-elle mal la dose ? ou voulut-elle la forcer ? (…) Elle en prit tant, qu'une heure après elle était morte.Gide, Journal, 10 janv. 1902.2 (…) les statistiques montrent que 30% des morphinomanes restent au-dessous de 0 gr 50 par jour : ce sont les petits morphinomanes : les moyens (60%) vont de 0 gr 50 à 1 gr 50; 10% dépassent cette dose (grands morphinomanes). La plupart d'entre eux (…) sont aujourd'hui passés à l'héroïne.A. Porot, les Toxicomanies, p. 42.3 Qui ne connaît ces morphinomanes invétérés, aux traits fripés, vieilles maquerelles de la drogue (…) qui n'offrent plus à la drogue qu'une carcasse endormie, comme des grues qui ne savent plus rien de l'amour.Henri Michaux, La nuit remue, p. 73.
Encyclopédie Universelle. 2012.